Des hauts responsables birmans sont accusés d’agressions sur des femmes Rohingyas
09.10.2017
Sur les 14 états qui composent la Birmanie, l'État de Rakhine, situé dans la partie ouest du pays, est le moins développé et se caractérise par une pauvreté généralisée, une infrastructure défaillante, peu d'opportunités pour l'emploi et des catastrophes naturelles. Ces problèmes sont accentués par le conflit intercommunautaire qui touche l'État de Rakhine depuis 2012. Selon les dernières statistiques du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, il y aurait 143.000 personnes déplacées à l'intérieur de l'État de Rakhine. La majorité des personnes touchées sont des minorités ethniques, les Rohingyas étant considérés comme l'un des groupes les plus persécutés au monde.
Le début des violences au nord de l'État de Rakhine, après les attaques contre la police des frontières le 9 octobre 2016, a entraîné l’escalade des tensions entre les Rohingyas et l'armée birmane, ainsi que des violences communales et des affrontements armés, avec pour conséquence la fuite de 74 000 Rohingyas vers le Bangladesh. Au 3 septembre, les chiffres montrent que 87.000 personnes ont traversé la Birmanie pour se rendre à Cox’s Bazar dans le sud-est du Bangladesh, pour fuir les violences de l'Etat de Rakhine.
6.000 à 15.000 personnes y affluent chaque jour. Les nouveaux arrivants sont hébergés dans des abris de fortune surpeuplés et dans des camps de réfugiés. Après le début des violences en octobre 2016, le gouvernement a déclaré l'état d'urgence à Maung Daw et dans trois autres régions. Les opérations de sécurité menées par l'armée birmane ont restreint l’accès au nord de l’Etat de Rakhine et ont bloqué toutes les opérations d'aide humanitaire. Malheureusement, l'aide internationale continue d'être bloquée et les distributions de nourriture, d'eau et de médicaments sont très restreintes, mettant en danger des milliers de personnes, tandis que les travailleurs humanitaires sur le terrain disent que les entrepôts qui stockent le matériel d'urgence sont en train d’être pillés. De plus, selon nos informations, 20.000 personnes supplémentaires sont coincées entre le Bangladesh et la Birmanie en raison des restrictions à la frontière imposées par le Bangladesh, il est donc extrêmement difficile d'atteindre ces personnes.
Des maisons, des magasins et des écoles ont été volontairement incendiés, des moyens de subsistance entiers ont été détruits, des familles se sont vues confisquer leur équipement de pêche et leur bétail massacré.
Suite aux violences en octobre 2016, nous avons reçu une autorisation de l'État d'accéder à 10 villages touchés pour effectuer des soins médicaux d’urgence ainsi que des distributions de produits alimentaires et non alimentaires. L’intervention d'urgence menée par Human Appeal cible les familles touchées qui sont soit retournés chez elles, soit déplacées à l'intérieur du pays ou encore qui occupent des abris temporaires. L’intervention d’urgence dans la région de Maung Daw est en cours depuis décembre 2016. A ce jour, plus de 4 200 familles ont pu être soutenues. La communauté joue un rôle essentiel dans la gestion des opérations humanitaires, c’est pourquoi la participation des bénévoles locaux et des responsables locaux est indispensable à la bonne distribution des produits alimentaires et non alimentaires, et afin d’assurer l'impartialité et l’équité dans les 10 villages. Toutes les familles bénéficiaires ont été répertoriées et les opérations sont encadrées et supervisées par le personnel de terrain.
Tous les produits, à l'exception du riz acheté près de la frontière du Bangladesh, sont achetés localement pour soutenir les fournisseurs locaux, pour assurer la livraison rapide des produits et pour minimiser les coûts logistiques. L’équipe médicale et les spécialistes de santé visitent les villages ciblés par notre intervention : médecins, urgentistes et infirmiers - pour mener à bien des contrôles de santé et administrer des médicaments aux bénéficiaires sélectionnés. Les professionnels de santé vérifient l’état des bénéficiaires, et nos équipes ont constaté divers cas de paludisme, de fièvre, de diarrhée et de dysenterie. La tension artérielle des patients plus âgés est également contrôlée. La plupart des patients souffrent de malnutrition. Les enfants souffrent de fièvre, de toux et de dysenterie.
Nos équipes sont positionnées à la frontière du Bangladesh pour aider les familles réfugiées.
Pour seulement 90€, vous pouvez permettre à une famille affamée d'avoir de quoi manger pendant un mois entier. Avec 130€, nous pouvons leur fournir un kit d'urgence contenant médicaments, vêtements, nourriture et eau potable.
Votre geste peut être déterminante pour la survie d'un Rohingya.